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Les principales fêtes juives

La vie juive est rythmée par le shabbat (ou sabbat), journée hebdomadaire de repos, d’étude et de méditation. La cessation de toute activité est le mémorial de la création du monde et la libération d’Égypte.

Jadis, l’année commençait au printemps avec le mois de Nisan; aujourd’hui, elle débute en automne.

Le calendrier juif fait la distinction entre des fêtes dites «majeures» et «mineures». Prescrites par la Torah, les fêtes majeures sont au nombre de cinq: les deux fêtes «austères» (ou Jours de crainte), Roch ha-Chanah et Yom Kippour, et les trois fêtes de pèlerinage, qui marquent le rythme des saisons: au printemps, Pessah; en été, Chavouot; en automne, Soukkot. Ces trois fêtes ont été reliées à l’histoire de Moïse. Elles étaient l’occasion de pèlerinages au Temple de Jérusalem (avant sa destruction en 70 de notre ère). Deux autres fêtes «joyeuses» rythment l’année juive: la fête biblique de Pourim et Hanoukkah, devenue très populaire.

Voici le descriptif des fêtes susmentionnées selon leur ordre d’apparition dans le calendrier juif, tel qu’il est respecté de nos jours.

Roch ha-Chanah (Nouvel An)

Cette fête, qui marque le début de l’année juive, célèbre la création du monde. Elle est aussi «jour du jugement»: «À Roch ha-Chanah, dit le Talmud, le monde entier défile devant Dieu comme un troupeau de moutons.»

Les fidèles sont invités, durant cette commémoration qui dure deux jours, à faire le bilan de leurs actions pendant l’année écoulée. Ils cherchent à réparer leurs fautes et à obtenir le pardon de ceux qu’ils ont heurtés.

Yom Kippour (Jour d’expiation ou du Grand Pardon)

Cette journée – la plus sainte du calendrier juif – est l’aboutissement de la période dite des «dix jours de repentance» commencée à Roch ha-Chanah. Avant la destruction du Temple de Jérusalem, elle était, selon la tradition, la seule occasion dans l’année où le grand prêtre pouvait entrer dans le Saint des Saints pour y prononcer le Nom Ineffable de Dieu.

Aujourd’hui, la fête de Yom Kippour est consacrée pour l’essentiel à la prière et à la pénitence: les fidèles, réconciliés avec les autres, demandent le pardon de Dieu. Il leur est interdit, ce jour-là, de boire, de manger, de procéder à des ablutions non rituelles ou encore d’avoir des relations conjugales.

Soukkot (fête des Tentes)

Elle porte aussi les noms de fête des Huttes, des Cabanes ou des Tabernacles. Elle fait référence au séjour du peuple d’Israël dans le désert. Pour les juifs, c’est le temps où Dieu, après avoir libéré son peuple, l’a mis à l’épreuve et lui a donné la Torah.

Durant la fête, les croyant-e-s habitent sept jours dans une hutte de branchages, en souvenir des tentes de l’Exode. La semaine se termine par la fête de Simhat Torah (joie de la Torah), lors de laquelle les rouleaux de la Torah sont portés en une procession chantante et dansante autour de la synagogue.

Hanoukkah (fête des Lumières)

Elle célèbre la libération du Temple de Jérusalem par Juda Maccabée (en 165 avant notre ère) et sa re-consécration après qu’il fut souillé par le roi grec Antiochus Epiphane IV. La tradition rabbinique a glorifié l’événement, en commémorant le «miracle» de la dernière fiole d’huile découverte dans le temple saccagé et qui ne brûla pas moins de huit jours!

C’est la raison pour laquelle il est prescrit d’allumer – huit soirs durant – une lumière supplémentaire d’un chandelier à huit bougies (plus une neuvième qui sert à allumer les autres) appelé hanoukkiah.

Très populaire chez les juifs d’Europe et des États-Unis, Hanoukkah est aujourd’hui célébrée comme la fête des enfants.

Pourim (fête des sorts)

Elle commémore la délivrance des juifs, qu'Aman, premier ministre du roi perse Assuérus (ou Xerxès), voulait exterminer, selon le livre biblique d’Esther.

Le terme Pourim est le pluriel hébraïque du mot pour qui signifie «sort». Un sort qui fut favorable aux juifs, puisque Aman ne put mettre à exécution son funeste plan d’extermination que le hasard des dés avait arrêté en date du 13 Adar (6e mois du calendrier juif). Au contraire, ce sont les ennemis des juifs qui furent massacrés et Aman condamné à la pendaison.

Le nom même de la fête de Pourim souligne l’idée maîtresse du livre d’Esther: Dieu conduit les événements par la providence.

Pourim est considéré comme une fête «mineure» du calendrier juif, puisqu’il n’est pas obligatoire, mais seulement recommandé, de s’abstenir de travailler. La veille de la fête, les fidèles jeûnent en souvenir du jeûne proclamé par la reine Esther. Le jour de Pourim, le livre d’Esther est lu à haute voix à la synagogue; et chaque fois que le nom de Aman est prononcé, les enfants et les adultes – le plus souvent déguisés – font du bruit, en tapant des pieds ou en agitant des crécelles pour effacer son nom. Il est également prescrit de donner au moins deux portions de nourriture à des connaissances, des voisins ou des amis, et de faire l’aumône au moins à deux personnes. Cet échange de cadeaux et ces dons sont, pour les juifs, une manière de témoigner de leur solidarité dans l’adversité.

Pessah (la Pâque)

Selon certains, elle aurait son origine dans une fête de nomades, qui marquait le départ en transhumance. On immolait un agneau qui avait été rôti sans qu’on lui brise les os. On le mangeait avec du pain sans levain (azyme) et des herbes amères. On enduisait de son sang les piquets de la tente, en signe de protection, et l’on se tenait prêt à partir avec les troupeaux. On aurait ensuite interprété cette fête pour commémorer la sortie d’Égypte et la libération du peuple d’Israël (voir Exode 12). D’abord célébrée en famille, la Pâque est devenue ensuite l’occasion d’un grand rassemblement à Jérusalem. Après la destruction du Temple, elle a repris son caractère familial.

La Pâque a été la première et la plus importante des trois fêtes de pèlerinage à Jérusalem. Le mot Pâque, de l’hébreu Pessah, signifie le «passage» ou le «saut». Cette fête, réinterprétée au cours de l’histoire d’Israël, a toujours signifié le renouveau, le passage, la libération.

Chavouot (la Pentecôte)

Elle est célébrée en principe le cinquantième jour après la Pâque, d’où le nom de Pentecôte (= cinquantième en grec) qui est déjà utilisé pour la désigner à l’époque de Jésus. À l’origine, elle était la fête des moissons lors de laquelle on offrait à Dieu la première gerbe de blé; plus tardivement, elle est devenue l’occasion de célébrer l’Alliance au Sinaï (don de la Torah par l’intermédiaire de Moïse).

Ne pas confondre: fêtes juives et chrétiennes

L’appellation de certaines fêtes juives et chrétiennes peut prêter à confusion. Ainsi, pour les chrétiens, Pâques rappelle et célèbre la résurrection de Jésus. Cet événement, qui est au cœur de la foi chrétienne, s’est déroulé au moment de la Pâque juive. La tradition chrétienne considère que le Christ, par sa mort et sa résurrection, accomplit la libération signifiée par la Pâque juive: Dieu, après avoir délivré son peuple, libère toute personne de la mort et du péché en Jésus.

La Pentecôte chrétienne (cinquantième jour après Pâques) célèbre la venue du Saint-Esprit sur les apôtres. Elle est en quelque sorte la fête de la naissance de l’Eglise chrétienne.

Article rédigé par un collectif d'auteur-e-s
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