Le terme “église” (du grec ekklesia, “assemblée”) est spécifiquement chrétien. Ecrit avec une majuscule, il désigne prioritairement l’ensemble des fidèles se réclamant de Jésus-Christ ainsi que les institutions qui les regroupent.
Ecrit avec une minuscule, le terme “église” désigne en revanche l’édifice qui réunit les fidèles pour la célébration des offices. Les premiers lieux de culte public des chrétiens furent les basiliques romaines; la forme (extrémité en hémicycle) de ces édifices civils, qui servaient alors de tribunal et de lieu de rendez-vous pour les commerçants, convenait parfaitement à la disposition de l’autel et de l’assemblée des fidèles.
Au fil des siècles, différents types d’architectures ont vu le jour. Voici trois schémas, fortement marqués confessionnellement et donc réducteurs. La réalité offre évidemment davantage de variantes: d’une part, certains lieux de culte ont abrité au cours des siècles différentes communautés et, partant, ont évolué (ainsi, dans les cantons réformés, la plupart des églises remontent au Moyen Age); d’autre part, les constructions et restaurations actuelles se caractérisent, grâce aux progrès de l’œcuménisme, par des emprunts aux usages et aux architectures des diverses confessions.
Eglise catholique |
Dès le Xe siècle, les églises occidentales (selon les modèles roman et gothique), héritières de la forme architecturale de la basilique romaine, prennent rapidement la forme d’une croix dite latine, avec un corps principal, la nef (où se réunissent les fidèles) et deux bras, le transept. Le chœur (d’où le prêtre ou l’évêque dirige l’office), surélevé de quelques marches, contient le maître-autel où la messe est célébrée.
Autrefois, un jubé (sorte de tribune) séparait souvent le public, assis dans la nef (voire les bas-côtés), du clergé qui prenait place dans le chœur. C’est à cet endroit que les évêques ou les prêtres, aujourd’hui encore, célèbrent l’eucharistie. Quant à la chaire, tribune surélevée, elle a longtemps servi de lieu privilégié pour dire les sermons. Aujourd’hui, elle est fréquemment remplacée par un ambon (ou un lutrin) placé à l’entrée du chœur, tandis que l’autel a été rapproché des fidèles.
Eglise orthodoxe |
Les églises orientales (selon le modèle byzantin) sont généralement à plan en croix grecque inscrite devant le narthex (ou vestibule). Ce plan tridimensionnel exprime l’horizontalité des points cardinaux et la verticalité du ciel, de la terre et des enfers, lieu de la mort. Une cloison fait transition entre l’autel (où officient les prêtres) et la nef (où se tient l’assistance): on l’appelle iconostase, car elle porte des icônes peintes sur bois. Sur le dôme central figure le plus souvent l’image majestueuse du Christ Pantocrator (Tout-puissant).
Eglise protestante |
Dès la Réforme, les protestants ont réaménagé l’espace liturgique de leurs églises en rapprochant la chaire (tribune surélevée du haut de laquelle le ou la pasteur-e s’adresse aux fidèles) de la table de communion (qui a remplacé l’autel). Un lutrin (= ambon chez les catholiques) permet de mettre en valeur la Bible. L’architecture des églises protestantes (ou temples) ne connaît plus d’usage cultuel au chœur, si tant est qu’il soit encore présent.
Par ailleurs, de nombreuses communautés, principalement dans la mouvance évangélique, se réunissent dans de simples bâtiments fonctionnels ou dans des maisons.